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Libération

Emplois fictifs du RPR : étrange promotion du procureur

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René Grouman avait prononcé un réquisitoire peu sévère contre Juppé.
publié le 30 octobre 2003 à 1h37

C'est une énième bizarrerie de l'affaire des emplois fictifs de l'ex-RPR, jugée ce mois-ci à Nanterre. Comme le Parisien et le Canard enchaîné viennent de le souligner, René Grouman, qui incarnait l'accusation à l'audience, a bénéficié en avril d'une promotion au tribunal de grande instance de Paris. Le 14 octobre, quatre jours après les réquisitions du magistrat, son arrivée était annoncée au TGI de Paris. A partir de lundi prochain, le magistrat de Nanterre sera titulaire du grade de vice-président.

Inéligibilité. Grouman, que Libération a tenté en vain de joindre hier, a nié dans le Canard un quelconque lien entre cette mutation et le sens de ses réquisitions à l'encontre d'Alain Juppé. «Je n'ai bénéficié d'aucun remerciement. J'aurais, de toute façon, eu cette nomination à Paris, qui a été approuvée par le Conseil supérieur de la magistrature», a-t-il indiqué.

René Grouman a demandé huit mois de prison avec sursis contre Alain Juppé, mais a suggéré au tribunal de ne pas condamner le président de l'UMP à une peine d'inéligibilité ­ qui sera toutefois automatique, d'après la loi de 1995 sur le financement des partis politiques, en cas de condamnation d'Alain Juppé. Modérées, ces réquisitions ne se distinguent cependant pas particulièrement, car nombreux sont les magistrats qui estiment qu'ils ne doivent pas se substituer au vote du peuple lorsqu'il s'agit d'exclure un élu du terrain politique. En revanche, la discrétion du ministère public lors des débats a frappé les observ