Décidément, le message ne passe pas auprès des «Gadz'arts». Les élèves de l'Ecole nationale supérieure des arts et métiers (Ensam) ne se sentent absolument pas concernés par la loi de juin 1998 qui interdit le bizutage. «Quel bizutage ? Ça n'existe pas chez nous !», tonne le délégué général de l'association des anciens élèves de l'Ensam (20 000 ingénieurs membres). Au bureau des élèves, on est un peu plus clairvoyants : «Ça ne s'appelle pas un bizutage mais la PTT : la "période de transmission des traditions". Et ça n'a rien à voir avec un bizutage. D'ailleurs, les gens sont volontaires.» Sauf que, cette année, comme tous les ans, «la transmission des traditions» a mal tourné : quatre élèves ont été mis à pied au centre de Cluny, où les Gadzarts ont une réputation de «fanatiques». Et une enquête a été confiée au procureur d'Aix-en-Provence sur la «PTT» de cet autre site de l'Ensam, qui en compte huit en tout.
Moule. La «transmission des traditions» est aussi vieille que l'école (lire ci-contre). Elle prend la forme d'un «usinage» la matière brute finira par épouser le moule qui dure deux mois. C'est long. Deux mois pendant lesquels les élèves de première année sont contraints d'obéir à leurs aînés. Il ne s'agit pas d'épreuves bêtasses mais d'une série de rituels très sophistiqués. «L'originalité, c'est que les aînés exercent une pression psychologique qui utilise des techniques de manipulation mentale proches de celles des sectes», soutient le Comité national contre le bi