Montpellier de notre correspondante
A l'embouchure du Rhône, la Camargue : ses flamants roses, ses canards et autres volatiles, ses produits AOC (riz, viande de taureau et vin). Elle compte parmi les dix-sept zones humides françaises protégées, «un espace aussi menacé que les pandas en Chine», selon l'organisation de protection de la nature WWF, présente dans 96 pays. La Camargue sera bientôt cernée par quatre incinérateurs. A terme, cela signifie plus de 800 tonnes de toxiques rejetées dans l'atmosphère chaque année. Selon le WWF France, la Camargue et sa voisine la petite Camargue sont «une future réserve de pollution».
L'ONG, dont le président, Daniel Richard, vit sur ces terres, a décidé de rejoindre les associations locales dans leur combat pour la fermeture de l'incinérateur de Lunel-Viel (Hérault, 120 000 tonnes de déchets brûlés depuis 1999), contre l'ouverture de celui de Nîmes (Gard, en construction) et contre l'aboutissement de projets semblables à Fos-sur-Mer et Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône).
Le WWF vient de déposer une plainte contre X avec constitution de partie civile auprès du procureur de la République de Nîmes pour «mise en danger de la vie d'autrui», ainsi que «faux et usage de faux» dans la procédure de construction de l'incinérateur de Nîmes. Cette plainte s'ajoute à deux autres, l'une déposée par un ex-sous-préfet, riverain de la petite Camargue, l'autre par un vigneron. Le WWF relève que le préfet du Gard «a transformé l'incinérateur en une