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Libération

Ofpra: nouveaux locaux, même guerre

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L'Office craint que la tutelle des Affaires étrangères soit remplacée par celle de l'Intérieur.
publié le 4 novembre 2003 à 1h41

A l'extérieur du grand bâtiment (situé à Fontenay-sous-Bois), une file métissée de demandeurs d'asile. A l'intérieur, des costumes cravate et des petits fours. En plus de cinquante ans, aucun ministre des Affaires étrangères n'y avait mis les pieds. C'était donc une première hier, et qui plus est, très attendue. Lundi matin, Dominique de Villepin s'est rendu à l'Ofpra (1), l'instance chargée d'octroyer le statut de réfugié, pour l'inauguration de ses nouveaux locaux. Manière de réaffirmer son intérêt pour l'office, officiellement sous tutelle du Quai d'Orsay, alors que le ministère de l'Intérieur y fait de l'entrisme depuis juillet (Libération du 24 septembre).

Baume. Pierre Viaux, ancien ambassadeur en Australie et actuel directeur de l'Ofpra, a salué la venue de Villepin. Une «marque d'intérêt exceptionnel», selon ses mots, un geste qui a dû lui mettre du baume au coeur. Depuis la rentrée, Pierre Viaux est flanqué ­ malgré lui ­ d'un numéro 2 : Bernard Fitoussi, ancien préfet, nommé en juillet par Nicolas Sarkozy, alors que le poste de directeur adjoint n'existe pas.

Pierre Viaux l'a rappelé : ce déménagement n'est pas qu'une simple affaire de bureaux. C'est aussi un vrai changement d'échelle. Les locaux évoquent plus une prestigieuse banque faite de marbre et de glaces sans tain qu'un bâtiment administratif. L'Ofpra, dont les effectifs ont augmenté de moitié, est au coeur de la réforme de l'asile adoptée fin octobre au Sénat. «Désormais, l'office prend quotidiennement plus