Marseille de notre correspondant
Trois jours après la sortie virulente du maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin, demandant à la police de «faire nettoyer et de dégager» les «gens de l'Est» qui lavent les pare-brise aux feux rouges, les CRS ont expulsé mercredi une trentaine de Kurdes sans-papiers, réfugiés dans une église de la ville où ils avaient entamé une grève de la faim.
Les deux affaires traduisent le raidissement des autorités face à l'immigration. Même si elles ne le revendiquent pas, ce durcissement a beaucoup à voir avec les régionales de mars et la candidature du patron du FN, Jean-Marie Le Pen. Il s'agit de montrer que, face à l'immigration irrégulière, on agit avec fermeté. Cette posture intrigue. Partout, Gaudin vante les capacités d'intégration de sa ville. Dans la réalité, il y a bon et mauvais étranger. Le bon est suisse et vient de proposer d'organiser la Coupe de l'America. Le mauvais nettoie les pare-brise, parfois «avec une agressivité extraordinaire», selon le maire, ou occupe quel que lieu de culte, alors que Gaudin entend «veiller à ce que leur caractère sacré soit respecté».
«Signe». Le préfet de la région Paca, Christian Frémont, a adhéré aux propos sur les laveurs de pare-brise «qui s'imposent aux automobilistes. Ce n'est pas admissible, j'ai donné des instructions à la police». Concernant l'expulsion des Kurdes, le représentant de l'Etat a voulu «donner un signe» : l'immigration irrégulière sera davantage réprimée. La police doit renforcer les