Tribunal correctionnel de Bobigny
L'avocat est baraqué. Son client, un marchand de biens, aussi. «On le poursuit pour un cambriolage, plaide l'avocat, mais si on appelle preuves ce qui est dans le dossier, c'est grave car il n'y a absolument rien! Sauf un vague témoin à qui mon client n'a même pas été confronté !» Les juges sortent délibérer et l'avocat tournicote près d'un de ses confrères : «T'en penses quoi ? Non, sans rire ?» Il rigole : «Avec les juges, pour retenir leur attention, il ne faut pas rester statique. Moi, t'as vu, je marche de long en large devant eux. Je m'arrête. Je repars...» Les juges reviennent : «Relaxe au bénéfice du doute», et l'avocat exulte.
Alain, un gros monsieur, claudique jusqu'à la barre, suivi de Claudine, une dame trapue. Il y a trois mois, Claudine dormait dans sa chambre à l'hôpital, elle a senti une main sous sa chemise de nuit, sur sa cuisse et son sexe. Réveillée en sursaut, elle a reconnu Alain, l'occupant de la chambre 1723. «Enfin, monsieur, s'étonne la juge, qu'est-ce qui vous a poussé à un geste pareil ? Vous avez expliqué aux policiers que vous n'aviez pu résister devant ce corps dénudé...» «Salaud !», s'étrangle, dans la salle, la belle-soeur de Claudine. Alain bafouille : «Ma copine m'avait annoncé qu'elle s'était laissé entraîner à des relations avec un autre, j'étais déboussolé.» Il montre ses gros pieds chaussés de sandales : «J'ai des ulcères et, ce soir-là, j'avais trop mal, euh... Je suis passé près de la chambre de cette d