«Quelles sont vos activités, M. Léotard ?» «J'écris, monsieur le président.» Au premier jour du procès du Fondo, une banque franco-italienne servant à couvrir toute une série d'opérations financières plus ou moins tordues, défile une galerie de portraits.
Et d'abord François Léotard, accusé de blanchiment. Il reste fidèle au personnage qu'il s'est construit. Avec cette pose aussi détonante qu'exaspérante, entre sincérité et tartufferie. Il explique pourquoi il a quitté la politique en 1998: «Par lassitude, par volonté d'avoir une autre vie.»
Au fil de l'interrogatoire, on apprend toutefois que Léo a conservé un mandat de conseiller régional. Puis on en vient à cette parenthèse, deux ans à peine, close en septembre : François Léotard nommé inspecteur général des finances (la crème de Bercy), le temps tout juste nécessaire pour toucher plein pot la confortable retraite des hauts fonctionnaires. Il a effectué quelques missions, mais ses collègues de l'IGF assurent qu'il résidait plus souvent à Fréjus qu'à Paris.
Quand le président du tribunal, Michel Desplan, résume la parenthèse d'un «vous vous êtes mis au service de l'Etat», on ne sait s'il est obséquieux ou taquin. Bref, François Léotard a déclaré l'an dernier 120 000 euros de revenus (c'est l'objet final de l'interrogatoire de personnalité : adapter les éventuelles sanctions financières au pouvoir d'achat des prévenus), mais c'est parce que son «livre a bien marché», répond-il. Officiellement détaché des contingences politicie