Dans la ligne de mire des étudiants qui commencent à se mobiliser : la réforme dite du «LMD». Son objectif : créer au sein de l'espace européen d'enseignement supérieur des passerelles à bac + 3 (L comme licence), +5 (M comme mastère) et +8 (D comme doctorat). Explications par Jean-Marc Monteil, directeur de l'enseignement supérieur au ministère de l'Education nationale.
A quoi sert le LMD ?
A permettre à l'Europe d'offrir une alternative au modèle américain. Le LMD offre des scansions aux parcours universitaires et nous oblige à clarifier une offre jusque-là éclatée. Son instauration oblige tous les pays à en faire autant : on ne bâtit une cohérence européenne qu'à partir des cohérences des systèmes nationaux. Mais il ne s'agit pas de les cloner : la richesse de l'université européenne, c'est sa diversité. Harmoniser ne signifie pas rentrer tout le monde dans le même moule mais rendre les systèmes compatibles.
Le LMD supprime-t-il les diplômes existants à bac + 2, tels que les DUT, ou à bac + 4, telle la maîtrise ?
Non. Ce serait même contre-productif. Les DUT restent un niveau de sortie pertinent du point de vue du monde économique, et la maîtrise reste le niveau de référence, par exemple, pour se présenter à l'agrégation. Elle demeure aussi pour offrir une reconnaissance aux étudiants qui n'iront pas jusqu'au mastère.
Justement, les étudiants dénoncent la sélection à l'entrée de ces mastères...
Elle n'apportera pourtant rien d'inédit : il existe déjà une sélection, parfois très