Douai envoyée spéciale
Ce ne sont pas des indics. Ils ne sont pas payés. Et surtout Jacky Maréchal, commissaire divisionnaire à Douai, refuse avec force le terme. Les «citoyens relais» sont chargés de renseigner la police sur toute anomalie. En décrochant leur téléphone, s'ils entendent des hurlements chez le voisin, par exemple. «Un enfant qui pleure peut faire ses dents, mais aussi avoir reçu des coups. Informer la police, cela permet de lever le doute. Si c'est une maltraitance, on met un terme à des souffrances. Et si c'est juste un mal de dents, ça s'arrête là. En revanche, si on n'appelle pas, et qu'on apprend par la suite que l'enfant est victime de graves blessures, voire décédé, on a mauvaise conscience. Le "si j'avais su" est insupportable», explique le commissaire.
Fiabilité. Il veut développer «une assistance mutuelle, dans une société de concorde». Il assure que les citoyens relais seront attentifs «aux besoins, aux souffrances des autres, pas à leurs délits». Rien à voir avec les rédacteurs de lettres anonymes, ces indicateurs seront fiables. Ils sont recrutés en ce moment. Les critères sont flous : «la bonne volonté».
Jacky Maréchal n'exclut personne par avance, même ceux qui ont un casier judiciaire : «Il n'y a pas de mauvais citoyen. Même celui qui a fauté peut reprendre sa place.» Pourquoi à Douai ? Parce que cette ville de canaux est plutôt tranquille, justement. Le taux de délinquance urbain le plus faible de France. Une condition pour expérimenter en France