Commentant le manque d'assistants d'éducation dans les écoles à la rentrée, Luc Ferry s'était défendu : «Je ne suis pas le magicien d'Oz» (Libération du 1er septembre). Il le prouve. Car, en dépit de sa promesse de «pourvoir tous les postes en octobre», le ministère n'y est pas, comme en témoignent les chiffres remis avant-hier aux syndicats. Ainsi, 12 210 postes d'assistant d'éducation étaient pourvus au 3 novembre, sur les 16 499 prévus, destinés à remplacer les surveillants et les aides-éducateurs en fin de contrat.
Principales victimes : les écoles primaires. Selon Nicole Geneix (SNUipp-FSU, majoritaire) : «Seulement 5 981 recrutements d'assistant d'éducation ont eu lieu dans les écoles depuis le début de l'année. Or les écoles ont subi depuis juin 14 000 départs d'aide-éducateur en fin de contrat, auxquels s'ajoutent 1 500 départs volontaires, soit 15 500 jeunes adultes en moins dans les écoles par rapport à juin 2003.» Dominique Thoby (Syndicat des enseignants-Unsa) dénonce pour sa part l'amateurisme du ministère : «Nous avions des questions simples. Quel pourcentage d'étudiants boursiers recrutés dans ce dispositif ? Quelle est la situation dans les secteurs ruraux ?, etc. Le ministère a été incapable de nous répondre.»
Le flou prévaut également sur le terrain, à mille lieues du «faible nombre de difficultés recensées dans la mise en place du dispositif» dont se prévaut le ministère, pour qui, «globalement», les postes sont pourvus. Ainsi cet inspecteur de l'Education n