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Libération

Dans l'Est parisien, Georges Sarre voit des Chinois partout

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publié le 20 novembre 2003 à 1h58

Beaucoup de tempes grisonnantes, presque pas de familles. Et une drôle de colère, des «on-dit» à la pelle. Hier matin, 10 heures devant la mairie du XIe arrondissement, quartier de l'Est parisien, le maire, Georges Sarre, a convoqué ses administrés pour un rassemblement contre la «monoactivité du textile». Un langage bien technocrate et policé qui désigne en fait l'implantation d'un «Sentier» chinois, quelque trois cents boutiques, dans un petit carré de rues autour de l'Hôtel de Ville. Mais le maire ne veut pas se voir taxé de sinophobie.

Boulangeries. Manif dans les rues en mai, pétition de 7 000 signatures : là, ce mercredi, il fait dans le symbolique. Sa mairie est fermée, il donne conférence de presse en ses bureaux. Près de cinq cents personnes l'attendent au dehors : le verbe est moins bien tenu. «Ils rachètent tout, tout, les boulangeries, les pharmacies, les tabacs», dit une femme d'une soixantaine d'années. Claude-Annick Tissot, l'opposante UMP, tente de distribuer un tract : «Ce n'est pas en accusant les Chinois que ça va arranger quelque chose.» Elle se fait prendre à partie violemment. Une autre habitante : «On veut pas que le quartier soit bousillé !» Une autre plus jeune, la quarantaine, assure que l'implantation de ces magasins, rues Popincourt, Sedaine, Parmentier, «c'est notre quotidien qui disparaît, et puis, chez ces gens-là, ils n'ont que le travail en tête, ils sont épais comme ça, ils bossent toute la journée, ils nous bousculent sur les trottoirs». Un