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«Queen Mary 2»: la passerelle était surchargée

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Elle supportait environ 240 kg par mètre carré lors de l'accident, contre 150 kg autorisés. Et aurait pu subir une fatigue prématurée.
publié le 21 novembre 2003 à 1h59

Saint-Nazaire envoyé spécial

Aussitôt après l'effondrement, samedi, de la passerelle d'accès au Queen Mary 2 qui a fait 15 morts et 29 blessés, une enquête judiciaire a été ouverte pour homicides et blessures involontaires. Elle s'intéresse, en particulier, aux problèmes de résistance à la charge de la structure métallique, mais aussi au statut juridique couvrant les groupes de visiteurs qui l'ont empruntée, guidés pour cela par des ingénieurs du chantier naval.

Double configuration. Premier constat : la passerelle, qu'un ouvrier d'une entreprise sous-traitante confie «avoir vue se faire bricoler trois ou quatre fois dans la semaine», a connu deux configurations. La veille du drame, elle n'avait pas la largeur requise de 1,40 mètre pour permettre de rouler les chariots de matériel et de porter à bord le mobilier et les éléments de décoration. Les responsables des Chantiers de l'Atlantique ont alors exigé que la passerelle soit rectifiée pour respecter le cahier des charges. Vendredi, la société Endel a déposé la passerelle afin de l'élargir sur place, avant de la réinstaller au plus vite. Pour gagner en largeur, une extension du système de tubes métalliques échafaudés a été réalisée.

Un des deux experts commis par la justice s'est penché également sur les problèmes de rupture de cette structure modifiée. Celle-ci était garantie pour une résistance théorique de 150 kilos/m2. Les Chantiers de l'Atlantique avaient initialement demandé pour la passerelle une résistance de 250 kilos