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Libération

«Ça finit en feu de paille, mais ça va continuer à bouillir»

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publié le 25 novembre 2003 à 2h02

Moulins correspondance

C'était programmé, des détenus de la centrale de Moulins-Yzeure devaient passer au prétoire ce mardi matin. Sanctions disciplinaires annoncées pour des condamnés à de longues peines qui, depuis quelques jours, multipliaient les mouvements d'humeur. Les cabines téléphoniques de la cour de promenade détruites, des coups de gueule contre la fermeture des portes des cellules et des sanitaires dans les étages de détention redevenue systématique en avril dernier. Et, il y a huit jours, une dizaine de prisonniers ont refusé de regagner leurs cellules en soirée. Ils avaient obtempéré à l'arrivée des Equipes régionales d'intervention et de sécurité (Eris), ces nouvelles brigades de surveillants casqués et masqués, créées par Perben et chargées d'intervenir en prison en cas d'incidents. Mais la tension n'avait pas disparu pour autant. Hier, à la veille du prétoire, la prise d'otages a succédé aux récurrents mouvements de grogne.

Peu avant 10 h 30, trois surveillants ont ouvert la porte de l'atelier marqueterie. Trente-trois détenus étaient descendus à 7 h 15 au rez-de-chaussée parallèle aux ailes de détention, se répartissant entre la marqueterie, la sous-traitance pour un industriel local et la visserie-couture, où ils mettent des vis en sachets et confectionnent des coussins. Les trois surveillants avaient été appelés pour un détenu malade. Une embuscade en fait. Ils ont été ceinturés la porte à peine franchie, maîtrisés avec les outils de l'atelier, ciseaux à b