Grenoble (Isère) envoyé spécial
Ils se sont baptisés «écocitoyens». Quelques dizaines de jeunes gens, qui dorment depuis trois semaines dans les arbres, en plein Grenoble. Ils espèrent empêcher la destruction d'un parc public, dans lequel l'agglomération veut construire un grand stade, en abattant plus de 200 arbres, dont certains assez rares. «On n'est pas contre le foot, précise Alexis, l'un des premiers occupants. Cependant, on ne peut pas mettre un stade sur l'un des derniers poumons verts de Grenoble, déjà assez pollué.»
Trapu. Féru d'escalade, le garçon est passé à l'action le 2 novembre, avec deux copains. Objectif : investir un arbre pour résister aux tronçonneuses. Ils ont d'abord jeté leur dévolu, et des grappins, sur un orme bicentenaire. Un spécimen rare : un orme champêtre, espèce quasiment décimée au XXe siècle par une maladie importée des Etats-Unis. Alexis, Jean et Olivier partent à l'assaut du survivant. Jean fait de l'accrobranche (nouveau loisir vert basé sur la grimpe et le déplacement dans les arbres, ndlr). Olivier est couvreur zingueur, travaille souvent encordé. Ils grimpent dans la nuit jusqu'à 25 mètres, hauteur impressionnante sur cet arbre aux branches frêles. Impossible d'y faire un campement. Le lendemain, ils redescendent et se rabattent sur un platane plus trapu, en plein centre du parc.
La nouvelle de leur présence se propage vite. Des riverains passent les voir, proposent du café, des brioches. Au début, les jeunes ne veulent pas descendre de p