Pourquoi est-il si difficile d'avoir un débat serein sur la construction d'immeubles de grande hauteur à Paris ?
L'urbanisme des années 60-70 a légué des traumatismes. La critique des réalisations faites à cette époque est pertinente. Deux exemples : lorsque l'on a construit le centre administratif Morland dans le IVe arrondissement, les architectes ont légitimé ce bâti, affirmant qu'il évoquait les beffrois municipaux des villes du Nord et que le couronnement ne serait que transparence et cristal. Les Parisiens n'y ont vu qu'une imposture, un immeuble de bureaux à l'allure médiocre. Plus tard, l'implantation de la tour Montparnasse a dénaturé un quartier doté d'une histoire et d'une identité forte. En même temps, cette tour a permis de légitimer l'implantation dans le secteur d'une série d'autres immeubles de grande hauteur qui ont transfiguré Montparnasse.
Pourquoi tant d'échecs ?
Il me semble qu'à l'époque on n'a pas réfléchi avec assez d'attention à la manière d'implanter des édifices de grande hauteur dans un contexte urbain dense. On a fait atterrir dans des quartiers des «spoutniks» qui n'entretenaient aucune relation avec leur environnement.
Pourquoi rouvrir un débat sur un urbanisme qui a laissé des traumatismes ?
Aujourd'hui se pose la question de satisfaire à Paris une demande d'habitat plus confortable, plus spacieux, en particulier pour les familles. Comment la satisfaire si ce n'est en recherchant une densité du bâti ? Une réponse simpliste et médiocre consisterait