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Libération

Les juges invités à moins incarcérer.

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Les spécialistes de la réinsertion prônent le recours à des sanctions de remplacement.
publié le 29 novembre 2003 à 2h06

«Incarcérez moins ! Utilisez davantage les sanctions non privatives de liberté !» C'est le message adressé aux magistrats pour la 10e Journée nationale des prisons. Avec plus de 58 800 détenus, la hausse est «vertigineuse» (14 % par rapport à 2001), disent les chercheurs, «une véritable inflation carcérale». Et les associations spécialistes du milieu carcéral et de la réinsertion qui participent à cette journée (1) se tournent vers les juges.

«Si l'on pouvait changer l'approche des magistrats, ce serait un grand progrès, affirme Guy-Bernard Busson, porte-parole du groupe national de concertation prison. Actuellement, on multiplie les peines et les délits avec, comme sanction, toujours la prison. Comme si c'était la seule peine existante.»

Dans leur constat, les associations expliquent et rappellent la vie en prison aujourd'hui : «Plus l'homme est bousillé, plus il est dangereux. Et celui qui passe 23 heures sur 24 dans une cellule, dans des conditions de promiscuité, d'hygiène, d'accès à la culture et au travail parfois limité, en subit personnellement les conséquences, au-delà de ce que la loi prévoit.» Il y a trente ans, Valéry Giscard d'Estaing, alors président de la République, visitant une prison, avait affirmé : «La prison c'est la privation d'aller et venir, et ça ne doit être que cela.» On en est bien loin aujourd'hui.

Les associations préconisent donc le recours au travail d'intérêt général, à la semi-liberté, la médiation pénale, au bracelet électronique pour éviter l