Jean-Paul Garraud, député UMP de Gironde, est l'auteur de l'amendement polémique qui punit d'un an de prison et de 15 000 euros d'amende une interruption de grossesse provoquée par «une maladresse, une imprudence, une inattention, une négligence ou un manquement à une obligation de sécurité».
Pourquoi être revenu à la charge, alors que votre première tentative avait déjà suscité des remous ?
C'est une initiative personnelle. J'étais magistrat, j'ai constaté une injustice et il me semblait de mon devoir de parlementaire d'y remédier. Jusqu'en 2001, lorsque quelqu'un causait la mort du foetus d'une femme enceinte, les tribunaux reconnaissaient l'homicide involontaire. En 2001, la Cour de cassation a opéré un revirement de jurisprudence ; c'est elle qui a mis le feu aux poudres. Je ne suis téléguidé par personne. Je ne suis embrigadé dans aucun groupuscule intégriste. Et je ne plierai pas face au terrorisme intellectuel. A l'Assemblée, on m'a traîné dans la boue, injurié. A une autre époque et dans un autre pays, ils m'auraient envoyé le soir même au goulag.
Au Sénat, ce printemps, votre texte a été largement et très juridiquement contesté, y compris parmi des élus de votre parti.
Depuis, beaucoup de sénateurs ont réfléchi. Pierre Fauchon (centriste) a déposé une proposition de loi identique, signée par 40 sénateurs. Moi, j'ai pris appui sur la loi de 1975 sur l'IVG. Elle dit deux choses : si la femme a décidé de ne pas garder son enfant, elle peut avoir recours à l'interruption vo