Après le harcèlement policier, les militants antipubs ont affaire à la justice. Hier, le juge des référés du tribunal de Paris a ordonné à l'hébergeur Internet Ouvaton de divulguer l'identité des animateurs de www.stopub.ouvaton.org (1), le site qui, le 17 octobre et le 7 novembre, avaient appelé au recouvrement des affiches publicitaires dans le métro. Une décision «sans précédent», selon Alexis Braud, président d'Ouvaton. Et une première victoire pour Métrobus, la régie publicitaire des transports parisiens, qui évalue le préjudice à 450 000 euros.
«Le point positif, c'est que la justice reconnaît qu'Ouvaton a respecté la loi en refusant dans un premier temps de livrer les noms, affirme Alexis Braud. Le problème, c'est qu'on doit quand même assumer les frais d'avocats. D'un côté, on nous dit qu'on n'est pas coupables. De l'autre, on nous fait payer ! Je ne dirais pas que la décision est injuste, mais elle est immorale. Comme quoi, la morale ne fait pas toujours bon ménage avec la justice.»
Reste que la décision du juge des référés contraint Ouvaton à livrer l'identité du ou des responsables cachés sous le pseudo de «Johnson Robert». «Sa situation ne me laisse pas insensible. Il est un des 2 000 membres de notre coopérative. Il fera sûrement l'objet de poursuites. Mais nous devons respecter la loi», dit Alexis Braud.
Ce qui n'empêche pas le président d'Ouvaton de dénoncer «l'insécurité juridique et financière» qui pèse aujourd'hui sur les hébergeurs. «Des avocats se sont senti