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Libération

Les révélations à charge s'accumulent sur la passerelle

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publié le 2 décembre 2003 à 2h09

Saint-Nazaire envoyé spécial

Ouverte au lendemain du drame qui a fait quinze morts le samedi 15 novembre au fond de la cale sèche du paquebot Queen Mary 2 après la rupture d'une passerelle, l'enquête judiciaire pour «homicides et blessures involontaires» est menée dans la discrétion. Des familles et des rescapés se sont constitués parties civiles, tout comme la CGT, la CFDT et l'entreprise de nettoyage MNSI. «Aucune commission rogatoire, aucune expertise n'est encore revenue au juge d'instruction Lhuisset, qui va prendre tout son temps avant de faire des mises en examen pour chercher des responsabilités pénales», note Me Bruno Denis, avocat de la société de nettoyage. Outre la rupture d'une structure sous-dimensionnée à un usage non conforme, l'accident des Chantiers de l'Atlantique paraît avoir cumulé les ratés et les facteurs aggravants, selon nos informations.

Panonceau. Ce samedi où il pleut à verse, le contrôle de l'identité des visiteurs se fait à la porte d'entrée à bord, avec une attente sur la passerelle, et non sur le quai, comme d'ordinaire. Le cahier des charges cadrant strictement l'utilisation de la passerelle a été établi après des calculs informatiques de résistance théorique. Sauf que la valeur maximum autorisée de 150 kilos par mètre carré (Libération du 21 novembre) concernait une passerelle conçue pour livrer des colis roulés sur des chariots. Et non pour supporter une file de visiteurs en station fixe attendant de monter à bord du paquebot géant. Le cahier