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Menaces sur les soins aux sans-papiers

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L'Assemblée examine cette semaine un projet visant à réduire drastiquement l'aide médicale d'Etat.
publié le 2 décembre 2003 à 2h09

Un nourrisson atteint d'une bronchiolite à Paris ? Il continuera à tousser. Une femme souffrant d'une infection urinaire à Lyon ? Elle attendra. Un enfant de 8 ans avec une double otite et 40 °C de fièvre à Marseille ? Il prendra son mal en patience. Désormais, une partie de la population ne sera plus soignée. Parce qu'elle est pauvre, étrangère et sans papiers, même si résidant parfois depuis des années en France. Telles seront les conséquences, dénoncées hier par plusieurs ONG médicales, le Syndicat de la médecine générale (SMG) et les associations de défense des étrangers, du projet gouvernemental de modification de l'aide médicale d'Etat (AME) s'il est adopté en l'état par l'Assemblée nationale. Motif affiché du gouvernement : l'économie budgétaire. Motif à moitié avoué : faire la chasse aux «étrangers profiteurs».

Economies. En 2002, l'AME a coûté 233 millions, 206 de plus en 2003 et la projection pour 2004 donnerait 600 millions d'euros. D'après un député socialiste, il s'agirait d'économiser 400 millions sur cette enveloppe. «Générosité ne signifie pas gabegie», assène Philippe Morange, vice-président UMP de la commission des affaires sociales. «Ce qui est proposé c'est un cadre de transparence pour répondre à des situations sanitaires de populations en situation irrégulière.» Le dispositif prévoit la suppression de «la procédure d'admission immédiate». De fait, il restreint tous azimuts l'accès à l'AME dont bénéficient environ 150 000 personnes. «Jusqu'à présent, quel