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Libération

«Nombre de ministres ont fait pareil»

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Au procès du Fondo, Léotard prétend que les 5 millions de francs de son parti venaient des «fonds spéciaux».
publié le 2 décembre 2003 à 2h09

François Léotard entendait ne rien lâcher. Dans la dernière ligne droite du procès du Fondo (sulfureuse banque franco-italienne), qui examine l'accusation de blanchiment de 5 millions de francs au profit du PR, son ancien président campe sur l'origine licite de l'argent, car issu selon lui d'un reliquat des fonds spéciaux du gouvernement Balladur. Il ne voit pas malice à ce que des fonds publics terminent dans l'escarcelle d'un parti politique : «C'est plus qu'un usage. Des centaines de ministres, des dizaines de Premiers ministres, quelques présidents de la République, ont procédé ainsi.» La loi de 1946 qui a instauré ces fonds secrets (450 millions de francs par an, à la discrétion du gouvernement, hors de tout contrôle) ne prévoit-elle pas que les sommes non dépensées doivent être restituées à l'Etat ? «Je n'ai pas connaissance que mon successeur au ministère de la Défense (Charles Million) ait restitué ses fonds.»

Allusion. Ces histoires de fonds secrets n'ont cessé de défrayer la chronique, notamment avec l'affaire des billets d'avion payés en liquide par la famille Chirac. Léotard y fait allusion indirectement ­ et perfidement : «Si j'avais dépensé l'argent à titre personnel, je ne serais pas là devant vous.» Comme son bras droit Renaud Donnedieu de Vabres, il se félicite que la loi de 2001, votée sous Jospin, ait mis fin à ces «usages anachroniques». Mais après en avoir bien profité.

Le tribunal correctionnel se base, lui, sur les lois de 1990 et 1995 qui réglementent l