Du PR à l'UMP en passant par DL, le blanchiment financier reproché à François Léotard et Renaud Donnedieu de Vabres ressemble bigrement à un blanchiment politique. Résumons : à l'occasion du procès du Fondo (sulfureuse banque franco-italienne, ndlr), le tribunal les soupçonne d'avoir recyclé frauduleusement 5 millions de francs issus, selon eux, des fonds secrets du gouvernement Balladur (Libération du 2 décembre). En juin 1996, Donnedieu avait déposé une mallette emplie d'argent occulte dans les locaux du Fondo, en échange de quoi le PR, alors présidé par Léotard, avait obtenu un prêt bancaire officiel. Ce prêt est bidon : l'emprunteur n'a pas à verser d'intérêts, le capital doit être remboursé d'un seul coup par un jeu d'écriture en compensation de la garantie déposée en liquide.
Sauf que le Fondo est alors au bord de la faillite, ses dirigeants s'étripent, certains menacent de rendre public le «prêt opaque» accordé au PR. L'agrément ne tient plus. Serge Hauchart, fidèle de François Léotard, financier de son état, se dévoue pour trouver une «sortie à cette opération foireuse qui partait en quenouille». Son idée est de transférer la créance du Fondo sur le PR à une coquille off-shore en Irlande, dont il serait le maître d'oeuvre. Colossale finesse : le PR rembourserait le prêt à lui-même. Cela revient à reconstituer une caisse noire sur la terre des brumes. L'important est de faire semblant de rembourser. A défaut, il apparaîtrait pour ce qu'il est : bidon.
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