Comment flinguer une association ? C'est simple : organisez une réunion avec le maire, son adjoint à la sécurité, le procureur entre autres. Lors d'un conseil à huis clos, passez au crible tous les moyens imaginables. Et vous arriverez à vos fins. L'association gênante spécialiste de l'aide aux étrangers n'en aura plus pour longtemps. C'est ce qui se passe à Orléans.
La cible : l'Asti (Association de solidarité avec les travailleurs immigrés), implantée à Orléans depuis une vingtaine d'années. Elle y fait surtout de l'accueil aux demandeurs d'asile (dont de la domiciliation postale pour 1 053 nouvelles personnes en 2003) et de l'alphabétisation pour les femmes immigrées. «Association militante qui interpelle les pouvoirs publics dans le but d'améliorer les conditions de vie des étrangers, et de faire avancer le débat public sur les dysfonctionnements des procédures», elle est également jugée «compétente en matière de droit des étrangers» dans un audit du Fasild (1) qui gère une partie de ses subventions.
Compte rendu. Le lieu du torpillage : un «conseil restreint» du conseil local de sécurité et prévention de la délinquance (CLSPD, mis en place par Sarkozy) du 7 juillet 2003, dont Libération a pu se procurer le compte rendu. Autour de la table : le député-maire UMP d'Orléans, son adjoint à la sécurité, le commissaire divisionnaire, le procureur, etc. L'ordre du jour : l'Asti. Constat : «De nombreuses infractions sont commises par des personnes domiciliées à l'Asti. 370 ont é