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Libération

Les avocats du PDG rappelés par l'Ordre

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Pour avoir livré des informations à leur client, ils sont accusés d'avoir violé le secret professionnel.
publié le 5 décembre 2003 à 2h12

Quand des avocats jugent... des avocats. Mardi soir, le conseil de l'ordre des avocats parisiens, saisi par le parquet général, examinait le cas de deux de leurs confrères, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi et sa collaboratrice Me Tania Crasnianski. Le parquet poursuivait disciplinairement l'avocate ­ sans choisir la voie pénale ­ pour un coup de téléphone qu'elle a passé, le 17 décembre 2002, à Christian Picart. Celui-ci, fondateur de Buffalo Grill, s'apprêtait à entrer dans les locaux de la gendarmerie pour y être placé en garde à vue dans l'enquête de la juge Bertella-Geffroy.

Lors de la conversation, enregistrée par les gendarmes qui avaient placé le portable de Picart sur écoute, Me Crasnianski informait son client du motif du placement en garde à vue de deux autres salariés de Buffalo Grill. Selon le code de procédure pénale, la transmission de cette information constitue une violation du secret professionnel. Me Crasnianski a expliqué qu'elle considérait «avoir agi dans l'intérêt de son client».

Me Versini ­ qui vient d'être élu au conseil de l'Ordre ­ a souhaité être également poursuivi, en assumant avoir donné à sa collaboratrice l'instruction d'appeler Picart. Me Frédérique Pons, qui jouait le rôle de procureur, a requis un an d'interdiction d'exercer, dont six mois avec sursis. Me Thierry Lévy, qui défendait ses deux confrères, a estimé que l'écoute téléphonique d'un avocat est «illicite et déloyale». Au fond, il affirme que le simple coup de fil de Me Crasnianski à