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Libération

Les détenus d'Arles emmenés en bateau

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Les 193 détenus longues peines de la centrale inondée ont été évacués, puis transférés.
publié le 6 décembre 2003 à 2h13

Arles envoyé spécial

Roger Marion est à la baguette. Autant dire que ça ne blague pas. «Allez, dégagez-moi tout ça ! Et le bateau, là, c'est qui le pilote ? C'est vous ? Alors, allez-y, merde ! C'est une noria qu'il faut ! Allez, à l'eau !» Le préfet délégué à la sécurité pour Paca-Corse s'occupe de tout : des bateaux, des escortes... Evacuer par Zodiac les 193 détenus longues peines de la centrale d'Arles inondée, c'est une première, et pas une mince affaire. Alors, mèche au vent et souliers à peine crottés, l'ancien superflic antiterroriste met la pression à tout le monde. «On voudrait essayer de terminer dans la journée, mais on va avoir du mal, explique-t-il. Au pire, on recommencera demain [samedi].» Bien qu'il n'en ait nulle envie.

Alors, il commande de nouveaux bateaux. Et fissa ! Il regarde sa montre : «On en est à 25 détenus évacués à 12 h 30...» Pas terrible. Heureusement, ça s'accélère. «On est en train de monter en puissance.» La centrale prise dans les eaux est à un kilomètre. Il faut 20 minutes de bateau pour y aller, autant pour charger deux détenus par Zodiac, et encore 20 minutes pour revenir. Sur les bateaux, les prisonniers ne mouftent pas. Ils sont menottés dans le dos. Même avec leur gilet de sauvetage, ils n'ont pas tous l'air rassuré. Ni envie de se jeter à l'eau : «Nager avec les menottes dans le dos, c'est pas évident», rigole un flic.

«Galeries du "Titanic"». L'opération a débuté à 8 h 20, vendredi, avec les 13 DPS (détenus particulièrement surveillés)