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Libération

Les vieux garçons rajeunissent

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10 % des hommes nés après 1970 ne vivront jamais en couple.
publié le 6 décembre 2003 à 2h13

D'accord, il vaut mieux vivre seul que mal accompagné. Les démographes se font tout de même du mouron pour les jeunes hommes nés après 1970. Un sur dix ne connaîtra jamais la vie de couple («six mois au moins sous un même toit»). Ils n'étaient que 7 % dans la génération de leurs pères. Ces nouveaux vieux garçons font-ils un choix sage et délibéré ? Sont-ils des adeptes du nordique LAT (living apart together), l'amour en restant chacun chez soi ? Ou souffrent-ils d'un durcissement du «marché» de la vie à deux, dû aux nouvelles exigences féminines ? L'étude de l'Ined, consacrée à «l'âge de la première union», semble pencher pour l'hypothèse la plus cruelle.

Précocité. «Dans les années 60 et 70, vivre en couple et se marier était le seul moyen, surtout pour les femmes, d'accéder à l'indépendance.» Aujourd'hui, on peut vivre chez ses parents et mener une vie sexuelle, voir amoureuse, stable. Le marché locatif est devenu difficilement accessible sans garantie. Cela explique en partie le retard à la mise en couple chez la génération née en 70, par rapport à leurs grands-pères mais surtout à leurs papas. Ceux-ci détiennent le record de précocité : à 23,8 ans, plus de la moitié d'entre eux cohabitait, deux ans et deux mois plus tôt que les conscrits de 1970. Cette explosion de jeunes unions à la fin des années 70 était sans doute due à la banalisation de la contraception et au rejet de l'autorité familiale. Le premier choc pétrolier, qui a entraîné une montée du chômage des jeunes, a