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Libération

Clandestins: Air France «s'humanise»

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Nouvelle procédure quand des migrants se cachent dans le train d'atterrissage.
publié le 8 décembre 2003 à 2h14

Après la mort d'un jeune passager clandestin et la polémique qui s'en était suivie, Air France revoit la procédure à suivre dans un pareil cas. Le 9 octobre, en effet, le pilote du vol Brazzaville-Paris était averti plus d'une heure après le décollage de la présence d'un homme caché dans le logement du train d'atterrissage. L'avion avait continué sa route. Et à Roissy, le corps congelé d'un gamin africain avait été extrait de la carlingue.

L'Anafe (Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers), la Ligue des droits de l'homme (LDH) ou le syndicat de pilotes Alter avaient aussitôt fait part de leur stupeur et de leur écoeurement. Rien n'avait été tenté pour sauver la vie du jeune garçon, selon les associations. «Décider de ne pas interrompre le vol, c'était accroître le risque, déjà considérable, de la mort de cet homme», avait, entre autres, écrit le président de la LDH au président d'Air France. Preuve qu'il y avait un gros problème, dans une note interne révélée par l'AFP, la direction de la compagnie recommande désormais aux pilotes «de descendre au plus vite à l'altitude de sécurité» puis de se poser «par préférence sur le terrain d'origine, sur un terrain français ou sur le terrain de destination». Une consigne à appliquer «strictement».

Peu après le drame, un expert, parlant au nom d'Air France, affirmait que le jeune homme devait déjà être mort de froid et d'asphyxie lorsque le pilote avait été prévenu. Des pilotes avaient témoigné du contraire :