Il a visité dix-sept prisons, «adoptant la posture du détenu, essayant de passer par là où il passe, avec un leitmotiv "comment peut-on détecter si quelqu'un est suicidaire"». Hier, lors d'une conférence de presse à la chancellerie, Jean-Louis Terra, psychiatre, a expliqué comment il avait cheminé pour aboutir à son rapport sur le suicide en prison, commandé par les ministres de la Justice et de la Santé (Libération du 3 novembre). Si les mesures qu'il préconise sont suivies, le médecin estime qu'en cinq ans, il serait possible de réduire le nombre des suicides en prison de 20 % en cinq ans. Cette année, plus de 110 détenus se sont déjà donné la mort, ils étaient 122 en 2002 et 39 en 1980. Hier encore, un homme en détention provisoire s'est pendu aux montants de son lit à la prison des Baumettes à Marseille. Il devait être jugé en janvier en comparution immédiate, pour vol.
«Il faut, dit Jean-Louis Terra, que l'on tire enseignement de ces destins tragiques.» Pour cela, des mesures simples. Et d'abord, une formation des surveillants et du personnel soignant, pour détecter les risques chez les détenus. «Il faut avoir le courage de poser certaines questions : "Souffrez-vous au point de vouloir mourir ? Comment avez-vous pensé à mourir ? Avez-vous pensé à quand vous voulez mourir ?"» Une formation pour les détenus aussi, destinés à partager la cellule d'un être plus fragile et qu'ils pourront ainsi aider. Il serait également indispensable d'établir une sorte de fiche listant pour