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Libération

Perben se fait marcher sur les plates-bandes

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La chancellerie doit tempérer l'annonce de l'Intérieur sur les multirécidivistes.
publié le 13 décembre 2003 à 2h19

Dominique Perben aurait peut-être besoin de gardes-chasse, une équipe d'hommes en alerte permanente qui guetteraient dans la futaie et la broussaille l'intrus venant empiéter sur son territoire, ou bien devrait-il embaucher un spécialiste de veille technique, à son cabinet, comme les entreprises ont leurs spécialistes de veilles technologiques pour surveiller la concurrence ? L'on ne sait quelle solution le garde des Sceaux choisira. Le fait est qu'il a un souci. Et que ce souci s'appelle Nicolas Sarkozy. Vibrionnant, ce dernier a confirmé vendredi ce que Libération révélait le matin. Le ministre de l'Intérieur veut instaurer une peine plancher pour les délinquants à répétition, les multirécidivistes : ce principe, à l'américaine, rend automatique la condamnation au bout de quelques infractions, ne laissant plus au juge aucune liberté d'appréciation des circonstances ou de la personnalité du prévenu. Sidérée d'être ainsi prise de vitesse par l'annonce de Nicolas Sarkozy, la chancellerie a réagi vendredi en indiquant que «rien n'est décidé», qu'il y a bien un plan en discussion (l'énième) de lutte contre la délinquance, que ce plan toutefois ne comporterait pas nécessairement de mesures législatives, et que de toute façon, les arbitrages étant en cours, Matignon trancherait. Comme garde-chasse de Dominique Perben, il y a mieux que le Premier ministre. Le passé récent l'a montré.

Cependant, cette nouvelle offensive sarkozyenne déclenche l'ire des deux principaux syndicats de ma