Charles Pieri se montrait beaucoup moins depuis quelques semaines. Il n'avait même pas assisté aux dernières conférences de presse d'Indipendenza et de Corsica Nazione, les mouvements gigognes dont il était l'un des dirigeants de fait. Même celle visant à «protester» contre le «harcèlement judiciaire» dont les nationalistes l'estimaient victime. A 53 ans, il se déplaçait beaucoup, vaquant à ses affaires. Des affaires qui pourraient servir d'appui aux policiers pour le faire tomber. Depuis le mois de septembre, une enquête pour abus de biens sociaux a débouché sur une série de perquisitions, notamment dans des établissements, hôtels, magasins dont il avait pris le contrôle, le plus souvent par l'intermédiaire de sa famille. Mais, s'il se doutait que son interpellation ne saurait tarder, il ne se cachait pas pour autant. Hier, alors qu'il accompagnait son petit-fils au stade de Furiani, il a été cueilli par les hommes du Raid alors qu'il sacrifiait à l'une de ses passions, le football il soutenait l'équipe du SC Bastia. Les policiers, qui le surveillaient de très près, ont probablement choisi ce moment pour des raisons de sécurité : en présence de l'enfant, il y avait peu de risques pour que l'arrestation du chef nationaliste, considéré comme le vrai patron du FLNC, soit trop «délicate». Il a été conduit dans la journée dans les locaux de la brigade financière de Paris.
Lors de sa précédente arrestation, en septembre 1998, alors que les policiers venaient arrêter son fils Chr