Et si l'on distribuait des barres survitaminées aux SDF ! Jamais tentée jusqu'ici, l'hypothèse pourrait devenir une réalité l'an prochain avec le «Vitapoche». C'est ainsi que La Direction générale de la santé vient d'adresser un mailing à quelque 700 associations impliquées dans l'aide alimentaire aux sans-abri : «Discret, non périssable, cet aliment se glisse facilement dans la poche et peut être consommé à tout moment et n'importe où», vante le plan national de nutrition santé. Vingt et un centimes d'euros (hors taxe et hors frais de transports) le sachet, «cinq fois moins cher que les barres chocolatées classiques», 370 kilocalories, des teneurs en vitamines C, D, B1, et PP équivalentes à l'apport journalier conseillé. «Une pâte fondante chocolatée», dérivée d'un aliment censé traiter la malnutrition sévère. La société Nutriset, spécialiste de l'aide alimentaire d'urgence, devrait démarrer la production en janvier.
Scorbut. Le public ? «Ceux qui ont du mal à rejoindre les centres trois fois par jour», explique Nicole Darmon, responsable scientifique du projet pour l'Inserm. Leurs déficits en vitamine C peuvent frôler les seuils du scorbut. Leurs manques en calcium ou vitamine D donnent le vertige. «En 1999-2000, nous avons pesé les sans-abri pour savoir s'ils étaient en surpoids ou en déficit», raconte Nicole Darmon. Parallèlement, une enquête du Samu social confirmait un déficit en vitamine C. La conception du Vitapoche résulte alors d'une équation simple. «Puisque, d'une