C'est un serpent de mer qui pourrait émerger début 2004. L'appel d'offres sur le tramway était à peine remporté par le groupe français Alstom qu'une plainte pour «délit de favoritisme» était déposée en avril 2000 par Adtranz, une société allemande candidate malheureuse à ce marché de 305 millions d'euros. Le vainqueur a dû fournir 38 rames et construire les voies sur la vingtaine de kilomètres de la première tranche.
L'enquête, que l'on disait en sommeil depuis une série d'auditions à l'été 2001, semble réactivée depuis quelques mois et l'arrivée à Bordeaux d'Alain Gaudino. Juge d'instruction spécialisé dans les affaires financières, et accessoirement frère de l'ex-inspecteur Antoine Gaudino, Alain Gaudino, associé à Eric Legrand, le vice-président du tribunal, a relancé l'enquête. «L'affaire est désormais à un tournant», estime un avocat du dossier. L'un des principaux protagonistes, François Saglier, un ingénieur responsable de la «mission tramway», entendu comme témoin assisté, devrait être de nouveau auditionné dans le premier trimestre 2004.
François Saglier, réputé proche d'Alain Juppé, a rejeté des éléments de la proposition faite par Adtranz, influençant les membres de la commission d'appel d'offres (CAO), alors que le groupe allemand aurait indiqué qu'ils ne s'agissaient que de suggestions amendables. La CAO n'aurait pas été informée de cette dernière précision. Certaines sources estiment que si des erreurs formelles ont pu être commises, elles n'engageront pas forcém