Les convocations viennent de quitter le palais de justice de Nice. Charles Ginesy, sénateur (UMP) et ancien président du conseil général des Alpes-Maritimes, comparaîtra fin janvier devant le tribunal correctionnel de Nice pour favoritisme dans l'un des volets du dossier Isola 2000, connu sous le nom d'«affaire des canons à neige». A ses côtés se trouveront Pierre Chavel, un maître d'oeuvre, Bruno Aurelle, le directeur de l'ex-société d'économie mixte Isola 2000, et Valtiné, une société anonyme. Ces quatre prévenus, convoqués sur citation directe du parquet, devront s'expliquer sur un rapport qui préconisait d'accorder le marché d'enneigement artificiel de la station de ski Isola 2000 de 4 millions d'euros à l'entreprise York. Le parquet estime que ce rapport a volontairement trompé la commission d'appels d'offres. Au regard de la vie tumultueuse de la justice niçoise, cette initiative du parquet est doublement symbolique : d'une part, elle clôt enfin une affaire très ancienne et d'autre part, elle achève un travail longtemps étouffé par l'ancien juge d'instruction niçois, Jean-Paul Renard, aujourd'hui vice-président du tribunal de Grasse. Alors que plusieurs autres enquêtes financières (lire ci-dessous) sont en passe d'être bouclées, l'image d'une certaine justice niçoise se modifie.
Retentissante faillite. Car l'affaire des canons à neige vaut aussi pour l'environnement particulier qui l'a longtemps entourée, et qu'incarne le juge Renard. Sa première intervention date d