Roanne envoyé spécial
Certains l'aiment au beurre blanc ou au vin rouge. D'autres en feuilleté farci de petits légumes. Le sandre est un poisson d'eau douce qui fait jacter les becs fins. Mais une méchante histoire court les berges de la Loire, du côté de Roanne, quand revient la saison des crues. Il se dit que le poisson, estourbi par les courants violents et les délestages du barrage de Villerest, se laisse prendre à l'épuisette. Vexant pour la réputation d'un grand carnassier qui peut mesurer jusqu'à un mètre et peser 15 kilos que l'on retrouverait vendu sous le manteau au grand dam des responsables de l'Association agréée pour la pêche et la protection du milieu aquatique (Aappma) de Roanne qui veille, dans la Loire, sur plus de 60 kilomètres de cours d'eau.
Un restaurateur raconte : «Un jour d'hiver, des gars sont venus. Ils m'ont dit "tu ne veux pas acheter du sandre ?" avant de m'en proposer 30 kilos en filets. Je leur ai dit que ça ne m'intéressait pas et que c'était illégal car la pêche était fermée. Ils m'ont répondu que la pêche n'était jamais fermée pour eux !» A quelques kilomètres de ses fourneaux, le barrage de Villerest s'étire en travers des gorges de la Loire, en amont de Roanne. Une arche de béton longue de 469 mètres derrière laquelle le lac de retenue s'étend sur plus de 30 kilomètres. La crue récente a charrié des amas de branchages et de détritus qui stagnent contre la voûte du barrage où barbotent des canards et un couple d'oies. Cinquante mètres pl