Paris tribunal correctionnel
En criant, le très jeune procureur réclame deux ans ferme contre un dealer de crack : «Nous en avons assez de cette mort que vous vendez !» Pendant la plaidoirie, le président examine les dossiers suivants. Le dealer prend deux ans et les policiers font lever Adrian, Juliana et Iliona, des Roumains, qui auraient écumé des parfumeries avec des cartes bancaires volées. «Vous faites quoi de ces parfums ?», demande le président à Iliona, 22 ans : «Je les envoie à mes soeurs en Roumanie.» Le président s'esclaffe : «Eh ben ! Elles sont parfumées pour le reste de leurs jours. Et que donniez-vous en échange de ces cartes bancaires volées ?» «De l'argent, mais je ne sais plus combien.» «Naturellement vous ne savez pas à qui !», poursuit le juge. Il passe à Juliana, 30 ans, déjà condamnée. «Et vous, pourquoi êtes-vous encore là, malgré une interdiction du territoire ? Et puis vous conduisiez la voiture, vous voyiez votre amie entrer dans six magasins, ressortir avec des sacs remplis et vous dites ignorer ce qu'elle faisait ?» Juliana dit être restée dans la voiture. «Bien sûr, ironise le juge, vous savez qu'elle est très riche, donc vous ne vous étonnez pas et vous rangez les sacs dans le coffre...» Iliona intervient : «Elle ne savait rien !» Le président sourit : «Devant les policiers et le procureur, vous avez toujours dit qu'elle savait. Seulement c'est plus difficile, là, devant elle !» Iliona baisse les yeux. Pour Adrian, le juge remarque : «Contre lui