Pour leur quatrième opération commando en deux mois, les barbouilleurs de pub du métro parisien s'étaient donné rendez-vous, une fois encore, «vendredi soir, à 19 heures précises». Avec la ferme intention de tirer les leçons de l'action du 28 novembre, qui avait conduit à une centaine d'arrestations à l'entrée du métro. «Venez en métro aux différents points de rendez-vous. Chaque petit groupe spontanément constitué partira au moment annoncé, indiquait le site stopub.tk, quelques heures avant le début des hostilités. L'objectif est d'en faire le maximum, le plus vite possible. Cela n'empêche pas de faire du beau, mais la contrainte du temps et la recherche de l'efficacité sont déterminantes.» L'appel a été entendu : selon les organisateurs, entre 400 et 500 militants antipubs se sont rendus vendredi soir à l'un des seize points de ralliement. «Avec du matériel plus discret, mais une détermination intacte», se félicite le site qui ne recense «que» douze PV pour «dégradations», et aucune arrestation.
19 heures, vendredi, station Château-d'Eau. «Vous êtes venus pour l'action ?», demande discrètement Mathieu (1), le «référant» du jour, à ceux qui attendent sur le quai. «A mon signal, on y va. Ne restez pas collés les uns aux autres, on est surveillés.» Les rames défilent. On se refile des marqueurs sous le manteau. A Réaumur-Sébastopol, le commando passe à l'action. Pas de bombes ni de rouleaux à peinture, cette fois, mais de simples marqueurs, «tout aussi efficaces». «On arrête,