Entre 10 % et 15 % des anciens combattants français de la guerre du Golfe (1990-1991) souffrent de pathologies respiratoires, ostéo-articulaires, ophtalmiques ou de l'appareil digestif. D'autre part, 2,75 % de leurs 4 750 enfants nés depuis lors présentent une malformation congénitale ou une anomalie chromosomique. Il s'agit des premiers résultats d'une vaste enquête épidémiologique sur l'existence d'un éventuel «syndrome de la guerre du Golfe».
Faute d'un groupe témoin, il est encore impossible de savoir si ces vétérans sont proportionnellement plus malades que des individus de la même classe d'âge qui n'auraient pas participé à cette guerre. Réponse en juin, lors de la publication du rapport définitif de l'équipe du Pr Roger Salamon, de l'Inserm. Cet universitaire de Bordeaux a présenté le 10 décembre un simple rapport d'étape aux ministères de la Défense et de la Santé. Il s'agit d'un «état des lieux» et non d'un «diagnostic», précise le ministère de la Défense.
Pour sa part, l'association Avigolfe, qui milite pour la reconnaissance des maladies liées à ce conflit, reconnaît désormais qu'«il n'existe pas de syndrome au sens scientifique du terme, mais des maladies, pathologies et symptômes liés à des toxicités présentes sur le terrain».
L'enquête, réalisée sur une base purement volontaire, porte sur plus d'un quart des vétérans. Sur 20 208 militaires français ayant participé à la guerre du Golfe, l'Inserm et la Défense n'ont retrouvé l'adresse que de 10 477 d'entre eux. Ils