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Libération

Les détenus malades de Nice condamnés à guérir tout seuls

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Faute d'escortes policières, des opérations sont reportées.
publié le 24 décembre 2003 à 2h27

Tous les malades de l'hôpital Pasteur de Nice ne sont pas logés à la même enseigne. Au bloc E2, où résident les détenus nécessitant un suivi médical, Emilie (1) attend désespérément de se faire opérer. Le 12 décembre, elle devait subir une intervention dentaire pour un début d'infection. Faute d'escorte policière pour l'accompagner au bloc opératoire, l'intervention a été différée. Reportant d'autant une autre opération, «urgente» selon son avocat, prévue quatre jours plus tard pour traiter son cancer avancé de l'utérus. Des reports qu'ont déjà connus d'autres pensionnaires transférés par le service médical de la maison d'arrêt de Nice.

Chacun se renvoie la balle. La police assure la surveillance du bloc E2 mais explique ne pas avoir les effectifs suffisants et en appelle à l'administration pénitentiaire. Qui elle-même affirme ne pas être en mesure de remplir cette mission.

En octobre, lors de la demande refusée de libération conditionnelle d'Emilie, la juge avait dû tenir audience à l'hôpital : les policiers n'étaient pas suffisamment nombreux pour accompagner la malade à la maison d'arrêt. Une plainte a été déposée suite au report de l'opération. Mais, au parquet de Nice, on craint, désolé, que «rien ne bouge tant que ne surviendra pas un drame».

Selon un commissaire de police, la solution passe par une augmentation de la capacité d'accueil de E2. «Les sept lits sont pleins. On est obligé de renvoyer des malades sur d'autres salles d'hôpitaux qui ne sont pas sécurisées, et do