Coiffés d'un bonnet de père Noël clignotant, six enfants se tiennent par la main et font route vers Matignon, accompagnés par quatre adultes. Ils portent trois paquets-cadeaux et une grande feuille enroulée dans un joli ruban. Ils sont partis de l'esplanade des Invalides où des mal-logés organisaient un réveillon en plein air avec l'association Droit au logement (DAL). Une fête pour protester contre la promesse non tenue du ministre délégué à la Ville, Jean-Louis Borloo, de reloger 370 familles avant Noël. A ce jour, seule la situation d'une trentaine d'entre elles qui vivaient sous un préau à Sevran (Seine-Saint-Denis) semble en voie d'être résolue. Pour les autres, l'incertitude et l'attente demeurent.
Cartons. La marche des enfants vers la demeure du Premier ministre est stoppée net par un cordon de CRS au bout de la rue Constantine, à quelques centaines de mètres de Matignon. C'est là qu'ils déposent les paquets voués à être remis à Jean-Pierre Raffarin. Qu'y a-t-il dans ces cartons ? «Deux d'entre eux sont vides. C'est pour symboliser les promesses, vides de résultats, faites aux familles par le gouvernement, explique un militant du DAL. Dans un autre paquet, il y a une brique, pour symboliser les logements qu'il faudrait construire.» Le papier enroulé dans le joli ruban, «c'est le texte de la loi de réquisition qu'il faudrait appliquer pour répondre aux besoins des gens».
Deux autres délégations se dirigent vers le ministère du Logement, où un gardien réceptionne leurs p