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«Les trottoirs sont-ils l'avenir des demandeurs d'asile?»

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Mercredi, les migrants qui errent dans le Xe arrondissement ont manifesté devant l'hôtel de ville de Paris.
par Marc BALTZER
publié le 26 décembre 2003 à 2h28

Ils ont ceint leur tête de guirlandes vertes et mauves, «qui brillent, mais qui grattent un peu». Mercredi soir, ceux qui s'appellent «les exilés du Xe arrondissement de Paris» ont quitté un instant leur quartier pour manifester devantl'Hôtel de Ville.

Depuis la fermeture du centre de Sangatte par le ministère de l'Intérieur, fin 2002, une centaine de migrants kurdes, irakiens ou afghans errent entre la gare de l'Est et la gare du Nord à Paris. Ils attendent un moyen de gagner l'Angleterre ou de demander l'asile en France. Dans le quartier, on les appelle «les réfugiés», ou «les sans-papiers». Tout le monde sait qu'ils dorment dans la rue, au mieux dans les locaux d'associations et de partis politiques.

Parking. A l'appel du Collectif de soutien des exilés du Xe arrondissement, constitué en mars, ils ont arpenté les grands boulevards derrière une unique banderole. Et ils ont surtout posé une question : «Les trottoirs sont-ils l'avenir des demandeurs d'asile ?» Au début du mois, quarante d'entre eux ont été expulsés par la copropriété d'un parking souterrain où ils trouvaient refuge la nuit. Seuls ceux qui sollicitent l'asile en France peuvent être logés dans des centres spécialisés, les Cada (1). Et pas tous : début 2003, 10 231 places étaient proposées pour 50 931 demandes d'asile (chiffres France Terre d'asile). Les demandeurs en règle sont souvent dirigés vers des lieux d'hébergement d'urgence, mis en place en 2000 «à titre provisoire», sans information juridique.

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