Le 20 novembre, Dominique Barella, président de l'Union syndicale des magistrats (USM), avait débattu avec Nicolas Sarkozy lors de l'émission 100 Minutes pour convaincre, sur France 2. Le ministre de l'Intérieur avait alors déclaré : «Monsieur Barella n'habite pas dans un quartier où il y a des prostituées ou des proxénètes en bas de son immeuble parce que s'il y habitait, il saurait que c'est l'enfer.» Et peu après : «Dans l'immeuble de monsieur Barella, comme dans le mien, il n'y a pas d'envahissement de hall.» Début décembre, le magistrat a adressé une lettre recommandée à Sarkozy, lui demandant la consultation de sa fiche des Renseignements généraux.
Pourquoi avez-vous pris la mouche ?
Nicolas Sarkozy a dit à plusieurs reprises : «Je sais que monsieur Barella...», etc. Il prétend connaître mon domicile et même le hall de l'immeuble dans lequel j'habite. Primo, sa fonction de ministre de l'Intérieur ne l'autorise pas à en faire état publiquement, devant six millions de téléspectateurs. Surtout, les renseignements qu'il dit détenir posent question. Est-ce que l'ensemble des magistrats français fait l'objet d'un fichage ? Il y a déjà eu un précédent : lors du procès Juppé, la fiche des Renseignements généraux d'un autre magistrat a été publiée dans un quotidien. Cette fiche est donc sortie du ministère de l'Intérieur pour être communiquée à la presse. Elle existait. Il est normal que les RG rédigent des fiches pour des questions de sécurité. Mais pas au seul motif qu'on effec