Pas banal. La trentaine de visiteurs admis au parloir, hier à 8 h 30, pour rencontrer comme chaque week-end des détenus de la centrale de Moulins-Yzeure (Allier), a refusé de quitter la prison à l'issue des trois heures d'entretiens autorisés. «On savait qu'on ne nous écouterait pas, mais on ne pouvait pas se laisser humilier comme ça sans broncher», justifiait l'épouse d'un prisonnier. La subite multiplication des contrôles des familles, samedi à l'aube, s'est répétée l'après-midi, puis encore dimanche matin. «A force, c'est humiliant.»
Mitraillettes. Sur réquisition du parquet, deux patrouilles vérifiaient au jugé les papiers et les coffres des véhicules. Les familles déjà passées par ce crible tombaient sur un deuxième comité d'accueil, mitraillettes en prime, à l'entrée du parking, entre le bâtiment de la centrale et celui de la maison d'arrêt. Puis, alors que les visiteurs de la maison d'arrêt pouvaient entrer pour subir la fouille habituelle, ceux de la centrale avaient droit à un énième intermédiaire : «Depuis la tentative d'évasion de février, il fallait déjà passer par des détecteurs à rayons X si sensibles qu'ils hurlent pour un rien. La centrale de Moulins, c'est Big Brother. Cette fois, on a droit à un chien en plus. Il a reniflé nos vêtements, qu'il a d'ailleurs abondamment piétinés. En plus, ce chien, il bave... Quatre séries de contrôles, vraiment, c'est du cinéma. Ça nous a bouffé la journée parce qu'on était sous le choc. Et nos parloirs, c'est précieux.»
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