Moulins correspondance
Pour s'insurger contre la multiplication des fouilles auxquelles ils étaient soumis, une trentaine de proches de détenus de la centrale de Moulins avaient refusé de quitter le parloir durant trois quarts d'heure (Libération du 5 janvier). Huit jours plus tard, c'est le retour de bâton. La direction a écrit en recommandé à une quinzaine de familles : «Vous avez contesté les mesures de contrôle [...] Je crois devoir vous informer que le renouvellement d'un tel comportement me conduirait à envisager la suspension de votre permis de visite.» Nouveau coup de sang des familles : «Nous n'avons pas contesté les contrôles mais leur forme, constate l'épouse d'un condamné à perpétuité. Les brigades volantes pour inspecter les voitures, le même comité d'accueil sur le parking avec la mitraillette, puis, en plus des habituels portiques et rayons X, le chien détecteur de stups et d'explosifs qui piétine et bave sur nos vêtements. S'ils veulent mettre le feu à la prison, il n'y a pas mieux.»
«Profils dangereux». «Il n'y a aucune volonté d'atteinte à la dignité des détenus ou de leurs familles», réfute Georges Boyer, adjoint à la direction régionale à Lyon, soulignant que, pour une centrale de 126 places, il y a 989 permis de visite. Mais il confirme que la concentration de «détenus dangereux» à Moulins est un choix : «Alors, à profils dangereux, mesures de sécurité adaptées.» C'est d'ailleurs à Moulins qu'au printemps, le garde des Sceaux a ordonné de fermer les cellul