Menu
Libération

Mitard symbolique à Moulins

Article réservé aux abonnés
En signe de protestation, des détenus refusent travail, télé et frigo.
publié le 5 mars 2004 à 23h36

Moulins (Allier), correspondance.

Le détenu qui a bousculé un surveillant de la centrale de Moulins (Allier) la semaine dernière a pris huit jours de mitard. Et, parmi les seize qui, en soutien, avaient refusé de réintégrer les cellules le soir même, les premiers à passer au prétoire, mardi, ont pris quinze jours de quartier disciplinaire.

Le mouvement s'est amplifié mercredi et hier. Plusieurs dizaines de détenus se sont symboliquement mis au mitard. Ceux qui travaillent aux ateliers et aux cuisines refusent d'y aller, et plus de la moitié des soixante-quinze qui peuvent se payer des réfrigérateurs et des téléviseurs les ont sortis des cellules pour les abandonner sur la coursive. Pas de travail, pas de télé. Ils sont dans les conditions de vie du quartier disciplinaire, en solidarité avec ceux qui y sont vraiment. «C'est aussi une façon de montrer que l'administration pénitentiaire peut bien les priver de tout en plus de la liberté, ça ne les empêchera pas de dénoncer le durcissement de leurs conditions de détention», décrypte l'épouse d'un des prisonniers participant au mouvement.

Ces histoires de mitard, comme les incidents qui se sont multipliés ces derniers mois, ne semblent que des conséquences du tour de vis de l'administration pénitentiaire sur Moulins. Une centrale déjà considérée auparavant comme la plus sécuritaire d'Europe. Ainsi, en avril dernier, les portes des cellules ont été fermées dans la journée, supprimant les possibilités de rencontres entre détenus. «C'e