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Libération

Le centre fermé d'Epivie dispose d'un mois pour rouvrir

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L'Etat constate de graves dysfonctionnements et éloigne ses pensionnaires.
publié le 23 avril 2004 à 0h19

Moulins (Allier), correspondance.

Les sept jeunes délinquantes multirécidivistes, pensionnaires du premier centre éducatif fermé (CEF) pour filles ouvert en France, Epivie, dans l'Allier, ont toutes quitté les lieux. Renvoyées en prison, ou placées par les juges pour enfants dans des structures d'encadrement plus classiques.

L'Association pour l'éducation renforcée (Apler) (1) qui gérait cet établissement ouvert près de Moulins, à Lusigny, en mars 2003, avait déjà eu des ennuis. Trois mois après l'inauguration, le directeur, ex-rugbyman et commercial, avait été mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur une surveillante. De plus, le centre avait provoqué plusieurs polémiques ­ émanant de syndicats de magistrats, d'éducateurs professionnels de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) comme de mouvements de défense des droits des femmes ­ à cause de son projet rétrograde : les jeunes pensionnaires devaient suivre des cours de maquillage et apprendre à faire des bouquets de fleurs.

A zéro. Le préfet avait alors placé l'association sous surveillance. Des membres expérimentés de la PJJ et des éducateurs tous diplômés ont été recrutés. Des projets éducatifs ont été mis en place, avec l'embauche d'enseignants détachés par l'Education nationale. Les professeurs avaient été cruellement absents de cet établissement qui se veut éducatif.

Il avait fallu tout reprendre à zéro, se souvient un ancien éducateur : «Les actes médicaux des filles étaient mélangés avec les papiers de