A l'énoncé du jugement, la gamine s'est mise à hurler de rage. Aïcha, 8 ans, a dû être maîtrisée par plusieurs policiers. Selon des témoins, ses cris étaient si puissants qu'on pouvait encore les entendre alors qu'elle se trouvait hors du tribunal, à Paris. La présidente a demandé qu'on ferme les portes, «pour qu'on puisse continuer à travailler tranquillement».
Arrivée en France, il y a une semaine, en provenance du Bénin, pour rejoindre sa famille qui y vit depuis trois ans, la petite Congolaise a été renvoyée dans la zone d'attente de l'aéroport de Roissy. «Une décision inhumaine», pour Me Beyreuther. Venue plaider une autre affaire, cette avocate, membre du Gisti (Groupe d'information et de soutien aux immigrés), raconte avoir été témoin d'une «douleur insupportable devant l'attitude révoltante de la présidente de la cour et face aux cris d'une gamine que l'on refuse de rendre à sa famille.» Et que l'on maintient depuis une dizaine de jours en zone d'attente. Récit du calvaire de la petite Aïcha Kitoko.
Née à Kinshasa, en République démocratique du Congo, elle décolle le 18 avril de Lomé, au Bénin, pour la France, en compagnie d'Hodamo, une Béninoise de 30 ans. Selon le passeport diplomatique présenté aux autorités, Aïcha est la fille d'Hodamo. Arrivées à Roissy, celles-ci sont interpellées par les autorités. Pour la police aux frontières, le passeport diplomatique est un faux. Elles sont donc placées en zone d'attente de l'aéroport, procédure habituelle dans ce type d'aff