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Interview

«La gestion de l'expulsion de l'imam est désolante»

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Dalil Boubakeur, président du CFCM, regrette de n'avoir pu intervenir dans l'affaire de Vénissieux.
publié le 29 avril 2004 à 0h24

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) montre des signes d'impatience. Voire de colère, après avoir été mis sur la touche dans la gestion de l'expulsion de l'imam de Vénissieux (lire ci-contre). Son président, Dalil Boubakeur, entend le faire savoir.

Et il souhaite, au passage, réaffirmer sa volonté de conserver un droit de regard sur l'un des dossiers que les pouvoirs publics voulaient traiter prioritairement : celui de la formation des imams. Un sujet délicat, source de division au sein même du conseil. Ainsi, la vice-présidence de celui-ci (tenue par l'UOIF, Union des organisations islamiques de France, fondamentalistes proches des Frères musulmans) met en avant son centre de formation dans la Nièvre (financé par les pays du Golfe). Tandis que Dalil Boubakeur, également recteur de la Mosquée de Paris (liée à l'Algérie), vante l'exemplarité de son institut comme modèle de promotion d'un islam libéral. Dalil Boubakeur revient sur ces deux questions, étroitement liées.

Que vous inspire le fait de ne pas avoir été consulté à propos de l'expulsion de l'imam de Vénissieux ?

La gestion de ce dossier est désolante. L'autorité des pouvoirs publics en ressort bafouée, ridiculisée. Et, du côté de la communauté musulmane, cette gestion purement policière du problème peut entraîner le contraire de l'apaisement recherché. A savoir, un sentiment de stigmatisation qui peut déboucher sur un processus de victimisation, et donc de mobilisation en faveur de la personne incriminée.

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