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Libération

Drogue: offensive répressive à l'Assemblée

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Une proposition de loi a été déposée visant à adapter le poussiéreux texte de 1970.
publié le 18 juin 2004 à 1h07

Hasard du calendrier ou sens de l'actualité, le Groupe interparlementaire de refus de la banalisation de la drogue a attendu le rassemblement annuel des antiprohibitionnistes (lire ci-dessous) pour déposer, mercredi, à l'Assemblée et au Sénat une proposition de loi sur les drogues «réaffirmant l'interdit» tout en adaptant la poussiéreuse loi de 1970, l'une des plus répressives d'Europe.

La proposition prévoit de supprimer la prison pour simple consommation de stupéfiants mais met en place un important arsenal répressif. Outre une amende de cinquième catégorie (jusqu'à 1 500 euros), les usagers de drogues s'exposeraient à toute une palette de sanctions. Le texte envisagerait ainsi la restriction de l'usage de chéquiers pour les usagers, la suspension du permis de conduire, l'immobilisation et la confiscation de véhicules et de téléphones portables.

Seringues. A l'origine de cette proposition, 240 députés et sénateurs UMP et UDF membres de ce groupe fondé en février à l'initiative du sénateur Bernard Plasait, auteur du très rétrograde rapport sénatorial «Drogue, l'autre cancer», dans lequel on pouvait lire des informations fantaisistes, telles que l'utilisation par des usagers de cannabis de seringues pour leur consommation... Le groupe compte parmi ses membres le président de l'UMP, Alain Juppé, son vice-président, Jean-Claude Gaudin, et des proches de Nicolas Sarkozy.

Selon la proposition, la justice pourrait ordonner un placement «sous surveillance médicale» des usagers, comma