Attaquée par François Fillon sur son absence de politique de l’éducation (Libération d’hier), la gauche réagit par la voix de son dernier ministre de l’Education nationale, Jack Lang. Qui stigmatise violemment les choix du gouvernement.
Restauration de l'autorité, insistance sur les méthodes pédagogiques éprouvées dictée, récitation... Vous reconnaissez-vous dans les priorités définies par François Fillon ?
Comment ne pas se reconnaître ? Lorsque nous étions au pouvoir, nous avions déjà initié des mesures dans ce sens. François Fillon le sait, d'ailleurs : il a préfacé la réédition des programmes de l'école primaire que nous avions édictés en 2001 et qui insistaient notamment sur la maîtrise de la langue française. Mais ces annonces ne masqueront pas la réalité, qui est celle d'une casse sans précédent du service public d'éducation.
Vous pensez au budget ?
Oui. Je sais que François Fillon hérite d'une situation gravement détériorée par les décisions de Jean-Pierre Raffarin depuis deux ans et demi et par l'amateurisme échevelé et irresponsable de son prédécesseur, Luc Ferry. Mais le gouvernement semble décidé à poursuivre la mise à sac de l'Education nationale, saignée à blanc par la tronçonneuse budgétaire.
Les termes sont violents !
Ils sont pesés. Jamais, depuis la guerre, ce grand service public n'avait connu une telle hémorragie de postes. Même les pires gouvernements de droite n'avaient pas osé. Le gouvernement Raffarin est en train de mettre en oeuvre le plus grand plan so