Moulins correspondance
Arrivée depuis trois jours au centre éducatif fermé (CEF) de Lusigny dans l'Allier, une adolescente de 14 ans a mis le feu à l'établissement jeudi soir. Le toit de la grosse maison est écroulé, les chambres sont inutilisables. Impossible, cette fois, de ne pas fermer un symbole de la loi Perben I, porté à bout de bras par l'Etat depuis son ouverture en 2003. Le seul des dix CEF de France réservé aux filles accueillait six pensionnaires de 14 à 17 ans placées par le juge. L'incendiaire, hospitalisée en psychiatrie, pourrait faire l'objet d'un mandat d'amener à sa sortie. Les cinq autres ont été provisoirement accueillies dans un foyer de Moulins.
A peine ouvert, le CEF filles avait provoqué un tollé à propos du règlement intérieur qui réclamait le tour de poitrine des pensionnaires ou ambitionnait de leur apprendre à se maquiller et à coudre. Trois mois plus tard, le préfet plaçait l'établissement sous tutelle, le directeur de l'Apler (association pour l'éducation renforcée), cheville ouvrière du centre, étant mis en examen pour le viol présumé d'une surveillante de nuit.
Après d'autres dysfonctionnements, la PJJ (Protection judiciaire de la jeunesse) a multiplié les reproches, dénonçant notamment «la politique de la baffe éducative». Pas question pour autant de remettre en cause l'existence de ces établissements: «Nous maintiendrons cette alternative à l'incarcération, assurait-on vendredi à la chancellerie. On avait 950 mineurs détenus en 2002, nous somm